Première toile pour un mariage marocain : récit d’une aventure

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C’est l’histoire insolite de ma première prestation de peinture sur toile. Une histoire faite de méfiances, de confiance, de découverte, de défis et d’émerveillement.

C’était trop beau pour être vrai

Au début du mois de septembre 2024, j’ai reçu le message d’une organisatrice d’événements marocaine qui souhaitait me faire peindre pour un mariage qui aurait lieu… trois semaines plus tard.

Ce type d’échéances est extrêmement rare dans le monde de l’événementiel et à fortiori du mariage où tout se prépare des mois voire des années à l’avance. Espantée par cette proposition qui me ferait voyager, je décline d’abord – priorisant des ateliers que j’avais déjà prévus – puis je me dis, après tout, c’est une occasion unique !

Pendant des semaines, je n’ai pas d’informations. Je sais qu’il s’agit d’un mariage de personnes influentes, et je me méfie. C’est trop beau pour être vrai, je me dis. Avec le recul, la reconnaissance que je ressens envers l’organisatrice est sans limites, car elle ne m’a jamais abandonnée, et elle a cru en moi dès le début.

Je devais partir le jeudi, pour un mariage le samedi. Et je ne croyais pas vraiment que ça allait se faire, je laissais le temps avancer, mais je me préparais à l’éventualité d’être déçue face à une demande frauduleuse comme ça m’était déjà arrivé par le passé.

Or, le lundi, je reçois mon billet d’avion. Je pars à Casablanca !!! Une petite voix à l’intérieur de moi continuait de se dire « mais c’est impossible…! ». Ca ne l’était pas.

Première fois au Maroc, première toile, premier mariage

Jeudi, arrivée à l’aéroport de Casablanca, un chauffeur vient me chercher et m’amène à mon somptueux hôtel. Il était effectivement trop beau pour être vrai. L’organisatrice vient me rencontrer et m’invite à déjeuner avec elle chez sa famille. Je vois des prestataires arriver, je réalise qu’il va s’agir d’un très gros mariage : 600 personnes sont attendues !

Le lendemain, visite de la ville, couscous chez la famille, achat de matériel et découverte du lieu. Là, le futur marié me demande si je pourrais doubler la taille de la toile que je devais faire… je me dis, en une soirée, impossible, je n’y arriverai pas. Mais comme impossible n’est pas marocain, il insiste, et au point où j’en suis, je me dis Yallah !

Le jour du mariage, direction manucure et coiffure pour être impeccable, l’organisatrice me prête un kaftan bleu, son préféré, de cette couleur qui fait vibrer mon cœur. A nouveau, ma reconnaissance envers elle ne sait plus comment s’exprimer. Elle est si gentille et bienveillante !

Jusqu’au bout de la nuit

Me voilà donc enfin devant ma très grande toile vierge de 120x80cm, mon chevalet fraîchement peint de blanc, au centre de cette immense salle de réception construite en un mois, face à la scène où défileront pas moins de 8 groupes de musique ! Je démarre ma toile vers 19h à l’arrivée des invités. Je n’ai pas encore mon modèle alors je peins la pièce. Le marié a peur que je finisse trop tôt, il me freine, il n’a pas idée du travail qui m’attend !

22h c’est enfin l’heure du Mida, la cérémonie où les mariés font leur entrée sur de grands fauteuils circulaires et sont portés par des hommes à travers la pièce tandis que la foule les acclame et que la musique rythme la marche.

J’ai eu grand peine à prendre la photo comme la sécurité avait pour consigne de ne laisser personne photographier la cérémonie, j’ai failli me faire sortir de la salle ! Moment de panique : je n’aurai pas la photo qui m’aurait permis de finir ma toile et peindre les mariés :’). Heureusement, l’organisatrice et le chef de la sécurité sont venus à mon secours à temps, et sont restés à mes côtés le temps que je puisse faire la photo.

La partie 2 est enclenchée : je dois peindre sur mon décor, deux mariés portés sur des fauteuils, une foule, des éclairages de toutes les couleurs qui ont changé, la fête. Easy peazy.

J’assiste à un spectacle unique, les groupes de musique s’enchainent, les plats sont somptueux (bon, je mange à minuit mais l’attente valait le coup). Je finis enfin ma toile à 4h30 du matin quand l’ambiance commence à retomber, après presque 10h de peinture sans lever la tête de cette énorme toile.

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